Je roule sans me soucier d’une quelconque destination. Je roule pour échapper à la pluie. Au froid. A la tristesse de mon appartement. Je roule pour ne pas être une de ces femmes qui s’enferme à double tour chez elle et se saoule en regardant la télévision. Une de ces femmes qui s’oublie devant la télévision. Qui n’existe plus dans le regard des autres. Qui n’existe plus pour elle même. Je me laisse emplir par la sensation de rouler. Je ne pense plus à rien et je suis bien. KATHARINA (dans KATHARINA)

mardi 14 décembre 2010

Ça commence aujourd'hui

Dans quelques heures à peine, nous commençons les répétitions de Katharina. Je suis impatient et j’ai peur. Pour la première fois, je vais entendre les comédiens lire tous ensemble le texte. Est-ce qu’il résistera ? Est-ce mes mots tiendront encore debout après cette épreuve ? Je l’espère. Sincèrement je l’espère. Je considère depuis longtemps mes textes comme un matériau à questionner. Tordre. Tendre. Couper. Ce n’est pas pour autant que c’est facile à vivre. Il faut pouvoir lâcher du lest. Lâcher prise comme on dit. Et puis je ne les connais pas ces comédiens. Ce n’est pas moi qui les ai choisis. Quels rapports entretiennent-ils avec le texte ? Avec les mots.
Avoir confiance surtout. Avoir confiance. Ne pas trop s’en faire. Katharina m’accompagne depuis des mois. Je n’ai rien à prouver. Cette pièce, c’est moi qui l’ai écrite. Je ne sais plus dans le corps du texte ce que je dois réellement à Böll, à part la trame originelle évidemment. Son questionnement autour de la force des mots, de leur pouvoir continue pourtant de me tourmenter. Il semble avoir contaminé tous mes autres travaux en cours. Ma réflexion s’est enrichie. C’est comme une porte qui s’est ouverte avec ce travail. Faisons en sorte qu’elle ne se referme pas tout de suite.
Allez hop. Il est temps de sauter dans le vide.

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